La Fenomeno n’est pas seulement une nouvelle Lamborghini: c’est un manifeste. Une longtail hyper‑élégante qui pousse à l’extrême les codes du Centro Stile, 20 ans après sa création. À l’œil, tout semble tendu, sculpté pour la vitesse: capot strié de prises d’air façon GT3, DRL en hommage aux cornes du taureau, Y graphiques qui relient splitter et optiques, et ce profil en ligne unique qui file du nez au diffuseur. La nouvelle signature lumineuse verticale à l’arrière, encadrée par un hexagone d’échappement, signe un futur très italien.
Sous la peau, le discours est tout aussi radical. Le V12 atmosphérique de 6,5 l, porté à 835 ch à 9 250 tr/min, s’unit à trois moteurs électriques pour culminer à 1 080 ch. 0‑100 km/h en 2,4 s, 0‑200 km/h en 6,7 s, plus de 350 km/h: des chiffres qui comptent, mais surtout une façon de les atteindre. Batterie 7 kWh, e‑moteur arrière sur la boîte DCT 8 rapports, deux e‑motors avant pour le vectoring, et un poids/puissance de 1,64 kg/ch: l’architecture parle de précision.
Le châssis monofuselage en carbone et Forged Composite impose sa rigueur. Les freins CCM‑R Plus apportent une constance digne de l’endurance, les jantes à écrou central reçoivent des Bridgestone Potenza Sport (ou semi‑slicks homologués) développés sur mesure. Un capteur 6D, une première chez Lamborghini, nourrit les logiques de dynamique: la voiture se “lit” comme un instrument de mesure, mais se joue comme un Stradivarius.
À l’intérieur, trois écrans épurent la planche de bord; la plupart des boutons disparaissent pour laisser place à la concentration. Carbone partout, aérateurs imprimés en 3D, sièges baquets dessinés pour elle: la Fenomeno revendique ce luxe tactique où chaque gramme est un choix. Ad Personam ouvre ensuite un spectre quasi infini de teintes et matières: 29 exemplaires, 29 partitions possibles.
Mon regard de photographe? Fenomeno appelle la lumière rasante. À l’aube, son longtail étire l’ombre et la ligne centrale accroche le premier rayon. Le jaune Giallo Crius met en tension volumes hauts et aéro basse: je la place sur un ruban de bitume froid, filtre ND pour étirer le mouvement, rig shot léger pour filer l’“omega” de l’aileron. La texture du carbone, les arêtes des NACA aux portes, le vortex autour des jantes turbine: tout devient matière. Le son du V12 à 9 500 tr/min n’est plus bruit, mais rythme visuel: les DRL battent la mesure.
Pour les passionnés, Fenomeno résume une époque: électrification choisie, non subie, où l’hybride sert la mécanique. Pour les marques, c’est un cas d’école de cohérence design‑aéro‑matériaux. Et pour un vendeur d’exception ou un collectionneur, c’est la preuve que l’image — bien pensée, bien éclairée — peut sublimer l’ingénierie. Vous lancez un modèle, une série spéciale, ou voulez magnifier un exemplaire unique? On Light Automotive crée le dispositif photo/vidéo qui lui donne sa juste légende.
